Petit dictionnaire de zoologie mythique
Introduction
A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M
N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z
Chien
Dans l'ancienne Mésopotamie, c'était l'animaI de la déesse Gula «la Grande Dame», patronne des médecins à laquelle les dévôts dédiaient de petites statuettes de chiens (depuis longtemps, les propriétés médicinales de la salive de cet animal ont été utilisées).
C'est, avec le vautour, l'animal consacré par les Grecs à Arès, dieu de la guerre. La constellation du Chien résulte de la transformation de Maera qui était, selon les versions, le chien d'Orion ou celui du héros Icarios, introducteur de la vigne en Attique.
Dans la mythologie hindoue, la chienne Sâramâ, compagne fidèle d'Indra, donne naissance aux Sârameyas, les deux chiens quadrioculaires qui gardent le royaume de Yama, le premier mortel devenu divinité de la mort.
Dans la mythologie perse, ce sont des chiens qui gardent le pont Shinvat sur lequel doivent passer les défunts.
Chez les Quichuas de Bolivie, les Khalamayus sont des esprits apparaissant, aux nuits de pleine lune, sous la forme d'un chien blanc qui tente d'attirer les passants dans les fleuves.
Le chien, généralement considéré comme «celui qui ouvre le chemin» (Wepwawet), est donc très fréquemment associé aux morts, qu'il guide jusqu'en Enfer et, en tant que gardien, il est chargé de veiller sur l'entrée de leur séjour souterrain. C'est donc un animal psychopompe, c'est-à-dire un conducteur d'âmes, associé aux coutumes funéraires de vastes régions du monde (Afrique, Amérique, Europe, Asie) et souvent évoqué par un personnage cynocéphale ou un canidé à plusieurs têtes. C'est le gardien de la porte, l'animal du passage ... et le nom de la déesse gauloise Ritona, figurée avec un chien à ses pieds, est justement associé à celui du gué (p)riton, lui-même apparenté au latin portus. Il est intéressant de remarquer que le mot qui désigne cet animal se rattache au groupe indo-européen (anglais hound, latin canis, grec kuon, sanskrit svan) mais que son apparentement semble dépasser ce domaine, ainsi que l'indique son nom chinois ch'iian. On a supposé que l'ensemble pourrait peut-être remonter à une appellation contemporaine de l'introduction de cet animal dans les cultures eurasiatiques, à partir d'une source asiatique, ce qui expliquerait également l'association quasi universelle de Sirius à un canidé pyrophore céleste (canicule) et de celui-ci à la mort. Il existe un continuum naturel entre toutes les espèces de canidés et, de manière générale, le rôle du chien est fort ambigu, car il ne choisit pas son camp, se tenant toujours entre ordre et désordre, entre vivants et morts, entre proximité domestique et éloignement sauvage.
Voir aussi Anubis, Chienne, Chien-de-prairie, Chien d'or, Coyote, Cuchulainn, Cynocéphale, Émeu, Eqidi', Femme au Chien, Garmr, Khenti Amentiu, Loup, Mt'sevar, Oxyrhynque, Q'ursha, Raqîm, Xolotl.