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Petit dictionnaire de zoologie mythique

Introduction

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Ours


Plusieurs groupes nord-amérindiens se considèrent comme les descendants d'un ours, selon des conceptions qui rappellent le mythe de l'homme-sauvage (car on l'appelle souvent « père» chez les Turcs, ou «grand-père », par exemple chez les Cris, Montagnais et Naskapi en Amérique du Nord, ou bien « l'Homme » ou « Maître de la Forêt » chez les Vogouls, qui sont des finno-ougriens).

Chez les Toungouse, l'ours est souvent le frère aîné de l'homme, que celui-ci tue par mégarde. Par ailleurs, de nombreux contes européens rapportent qu'une femme, s'étant unie à un plantigrade, donna naissance à un homme-ours (appelé Jean-de-l'Ours dans les traditions francophones) : dans les versions sibériennes, les frères de la jeune femme l'enlèvent à son mari, qu'ils tuent ainsi que sa descendance. En Asie, l'ours est souvent considéré comme une divinité ou, à tout le moins, il est investi de valeur spirituelle et doté d'une vertu prodigieuse.

En Chine, Gun, le père du démiurge Yu le Grand, se métamorphosa en ours jaune, et Yu lui-même se changea en cet animal pour danser, ce que voyant malgré un interdit, sa femme en fut pétrifiée.

Au Viêtnam, Lune et Soleil sont les épouses d'un ours qui provoque des éclipses quand il s'unit à elles. Partout, il est traité avec déférence et un tabou fréquent le fait nommer par les termes de substitution comme «Grand-Père» (Suède) ou «Pieds-larges» (Esthonie).

Chez les Aïnu, Ostiak, Gilyak, etc., les femmes portent le deuil lors de son sacrifice au moment de la fête de l'ours, alors que sa tête, séparée, est l'objet de rituels particuliers, comparables à ceux qu'accomplissent certains Amérindiens (Pottawatomies) et dont des traces se retrouvent déjà dans plusieurs sépultures préhistoriques.

Certaines cérémonies Inuit ont pour but d'intégrer son esprit, ou
tornaq, comme divinité tutélaire et, dans toute l'Europe, des rites avec déguisement en ours font de cet animal un maître du temps.

En Grèce, des ours étaient sacrifiés en honneur d'Artémis: le grec
arktos qui désigne cet animal est à rapprocher de l'irlandais art, du latin ursus, et du nom de la déesse Artio dont une statuette fut découverte en 1832 à Berne (ville dont le nom signifie justement «Ours», et qui aurait été fondée à la suite d'une chasse à l'ours).

Les guerriers scandinaves dits
berserkir («à la cotte d'ours»), animés par la fureur odinique, ont parfois été considérés comme susceptibles de se tranformer en ours ou en loups. Tous ces éléments sont autant d'indices de l'existence d'un culte de l'ours remontant à la Préhistoire, et qui se reconnaît encore clairement chez tous les peuples paléoarctiques d'Europe, d'Asie et d'Amérique.

Voiri aussi
Grizzly, Imap Uguwa, Ourse, Tupilek, Xargi, Xargikakun, Xeglun.