Petit dictionnaire de zoologie mythique
Introduction
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Coq
Le shintoïsme l'associe à l'image de la déesse du soleil, et il figure parmi les animaux se désolant à la mort du Bouddha. Dans la mythologie chinoise, le soleil était un dieu à forme de coq, mais il obtint l'apparence humaine à force de pratiquer la Voie.
Le mythe grec d'Alectryon («Coq») présente cet oiseau comme le guetteur aposté par Arès pendant son intrigue amoureuse avec Aphrodite, et chargé de lui signaler l'approche du jour; mais Alectryon s'endormit malencontreusement, le soleil surprit les amants et les dénonça à Héphaïstos, mari d'Aphrodite, qui tendit alors un piège à son épouse... on comprend donc pourquoi Priape est volontiers représenté avec une tête de coq, tandis qu'Eros tient souvent cet oiseau devant son sexe.
Pour les Swahili, le créateur façonna un énorme coq multicolore qui se tient dans le Ciel et chante chaque jour avant l'aube, ce qui fait que les coqs terrestres, qui sont seuls à pouvoir entendre ce signal, se mettent eux aussi à chanter: ceci rappelle tout à fait l'oiseau Feng-huang des Chinois, mais il s'agit plutôt d'une influence de la croyance arabe selon laquelle, au Paradis (Jenna), un coq géant chante chaque matin les louanges d'Allah, donnant ainsi aux coqs terrestres le signal de leur propre chant.
Au Viêtnam, le coq, grimpé sur le dos de la cane, monta au Ciel implorer le retour du Soleil sur Terre, après que l'Empereur de Jade, fâché, l'en eût retiré: sa demande n'ayant été qu'à moitié exaucée, il lui faut régulièrement chanter pour faire venir l'astre.
Quant aux mythes des Kono de Guinée, ils mentionnent deux créateurs: Alatangana et Sa ; par un jour particulièrement sombre, le premier souhaita avoir de la lumière et mandata le coq chez Sa, pour lui demander d'en envoyer. Sa enseigna un certain chant à l'oiseau*qu'il congédia, non sans lui avoir enjoint de le chanter à tel moment bien spécifié. La première fois que l'oiseau poussa cette chanson nouvelle, Alatangana eut la satisfaction de voir l'aube poindre et le soleil enfin s'élever au-dessus de la Terre.
Dans tout l'Ancien Monde et jusqu'en Chine, on croit depuis l'Antiquité que le cri du coq chasse les esprits mauvais et, chez les anciens Scandinaves, le chant des trois coqs des enfers annonce le Ragnarok «jugement des puissances.
Voir aussi Aitvaras.