Le seul schéma cohérent


Introduction des caprinés domestiques en Afrique (d'après Close 2002, modifié).
Les flèches indiquent le sens de diffusion le plus probable.
Dates calendaires calibrées (av. J.-C.).


Actuellement, le seul schéma tenant compte de toutes les données de fouille du Levant au Sahara central en passant par l’Égypte, tout en intégrant des considérations linguistiques (Ehret 1993, 1999, Le Quellec 1998 : 495-499) rarement prises en compte par les préhistoriens, est celui que vient de proposer Angela Close: chèvres et moutons, présents au Sinaï méridional vers 7000 bp (dans la plaine d’el-Qaa), auraient été introduits sur la rive occidentale de la Mer Rouge où ils sont attestés à Sodmein Cave dans des niveaux placés entre 7100-7000 bp et 6300 bp (Vermeersch et al. 1994 : 39) puis à Dakhla et Nabta Playa vers 7000-6900 bp (McDonald 1991 : 47). De la première localité, ils se seraient répandus en direction d’Haua Fteah (6800 bp) puis vers l’ouest le long de la côte méditerranéenne (grotte Capeletti : 6500 bp), et de la seconde ils auraient diffusé le long du Nil jusque dans la région d’el-Kadada où ils se manifestent vers 6000-5000 bp. Selon ce schéma, les caprinés auraient ensuite accompagné des gens du Désert Oriental pour traverser le Sahara d’est en ouest à une époque où cela était encore possible, et arriver au Sahara central au début du VIe millénaire bp (Close 2002, fig. 9). Tout ceci implique que les représentations de moutons, fréquentes sur l'art rupestre du Sahara central, ne peuvent être antérieures au VIe millénaire bp, non plus que les figures de bovinés domestiques. L'immense majorité des figures rupestres étant d'expression pastorale, il est dès lors évident que la période de grande floraison de cet art doit se situer dans le VIe millénaire ou après, mais certainement pas avant, même si l'on ne peut rejeter à priori la possibilité que certaines autres figures soient un peu plus anciennes (ce qui reste à démontrer). C'est également à cette époque que les hommes du Sahara érigent leurs premiers monuments funéraires, qu'ils consacrent à leurs bovins (Di Lernia & Manzi 2002: 5).