Coïncidence des grands changements climatiques et des grands changements culturels…


Au Sahara, on constate que le début de l'optimum climatique coïncide avec l'arrivée des porteurs des premières poteries, qui repeuplèrent les territoires délaissés durant l'Hyperaride postatérien. Après l'Aride mi-Holocène, les habitants du Sahara central passèrent au pastoralisme, élevant des bœufs tant que le climat le permet. Ils nomadisèrent alors avec leurs bêtes, à la recherche des pâturages, s'éloignant de leurs quartiers à la saison humide, s'y repliant à la saison sèche. Quand les conditions climatiques se dégradèrent de façon sensible, ils délaissèrent l'élevage des bovinés pour celui des ovicaprinés, mieux adaptés à l'environnement désolé dans lequel il leur fallait désormais vivre. Le climat se dégradant encore, il leur fallut progressivement se sédentariser près des lieux où l'eau restait encore disponible ou aisément accessible. La civilisation Garamante apparut alors, se développant surtout en des endroits du Wâdi el-Ajâl où les foggârât permirent de pratiquer une irrigation qui, sinon, aurait été impossible dans un environnement déjà hyper-aride. Il s'agissait là d'une phase ultime d'adaptation à la dessication régionale, par sédentarisation liée à l'exploitation du sol et à la réduction des zones susceptibles de permettre la vie. Alors se multiplièrent citadelles, tombes monumentales et nécropoles, le tout préfigurant les oasis actuelles et leur mode de vie basé sur le contrôle du trafic trans-saharien. L'image actuelle de la vie au Sahara s'est formée à cette époque, avec en particulier l'introduction du palmier-dattier, indispensable élément du monde oasien. L'arrivée tardive du dromadaire permit ensuite aux populations sahariennes de pleinement reconquérir le Sahara et d'en assurer la maîtrise, avant que la modernité ne change à nouveau les données.