Incohérences dans la thèse classique de l'arrivée des caprinés au Sahara
Ci-dessus: gravure fine de l'Akukas.
Encore très récemment, il était généralement supposé (Barich 1998, fig. 5.2) que l’arrivée des moutons au Sahara central s’était donc faite par le nord, après cette expansion le long de la côte libyenne, parce qu’à Wa-n-Muhuggiag, dans l’Akukas, de nombreux restes d’ovicaprinés étaient réputés avoir été trouvés dans une séquence dont la base est à 7438 ± 220 bp (Mori 1965), soit à une date bien antérieure à celle de leurs plus anciens homologues égyptiens de Merimde et du Fayum qui, eux, remontent à environ 6000 bp (Hassan 2000 : 15). Comme une date d’environ 7000 bp a été récemment donnée pour les premiers caprinés du site E-75-8 de Nabta Playa, en plein désert occidental d’Égypte (Close 2001, Gautier 2003), l’image supposée synthétiser toutes ces données n’est pas très cohérente : comment des moutons venus du Levant en passant au Fayoum en 6000 bp auraient-ils pu se déjà trouver en Cyrénaïque 800 ans plus tôt, et dans l’Akâkûs 1400 ans avant ? Et comment auraient-ils fait pour arriver dans le Désert Oriental mille ans avant leur supposé passage par le Delta ?