Progression des attestations de bovins domestiques au Sahara
Carte de répartition des restes de bovinés domestiques dans la moitié nord de l'Afrique.
Les flèches indiquent le sens de diffusion le plus logique, soit de l'idée de domestication, soit des bovins domestiques eux-mêmes.
Dates calendaires calibrées (av. J.-C.)
Une thèse souvent citée depuis quelques années est celle de Fred Wendorf, selon qui des bovins domestiques se seraient trouvés à Nabta Playa, dans le désert oriental d'Egypte, dès le VIIIe millénaire avant notre ère (Wendorf 1987, 1994), mais elle a été sévèrement critiquée (Muzzolini 1989: 9-10, Smith 1992: 44). La synthèse finale récemment publiée sur ce site majeur par Wendorf ne répond pas aux critiques, n'apporte aucun élément nouveau à ce propos (Wendorf, Schild et al. 2002), et donne la désagréable impression de tirer les faits dans le sens de ce qui reste une hypothèse non prouvée, de plus en plus difficile à accepter (Wengrow 2003).
Ce qui est actuellement certain, c'est que les plus anciens bovins indiscutablement en contexte culturel d’Afrique sont ceux de la grotte Capéletti dans le Nord de l'Algérie, datés de ca. 6530 ± 250 BP mais dont on ne peut affirmer qu’ils étaient domestiques. Les premiers bovins sûrement domestiques connus en Egypte datent de 6400 BP au Fayum et des environs de 6000 BP à Merimde. Au Sahara central, les plus anciens se trouvent dans l'Akâkûs et remontent au VIe millénaire bp, à la fois aux niveaux supérieurs de Ti-n-Torha nord (5970 ± 50 bp, Barich et al. 1984), et aux niveaux moyens de Uan Muhuggiag (6035 ± 100 bp, Belluomini & Manfra 1987), alors que dans la grotte Capéletti, les bovins certainement domestiqués n'apparaissent qu'à la date de 5100 BP.