Remplacement progressif des bovinés par des caprinés
Ci-dessus: peinture de l'Akukas, en style d'Iheren / Wa-n-Amil
Par ailleurs, si, dans l’Akâkûs, les caprinés deviennent de plus en plus fréquents à Ti-n-Torha à partir du VIe millénaire, et à Wa-n-Muhuggiag aux Ve-IVe millénaires (Corridi 1998 : 90, et tabl. 3), l’évolution dans le temps des sites pastoraux de cette région, allant de pair avec un accroissement de la mobilité des groupes, montre bien que ce n’est qu’à partir du Ve millénaire que l’économie fut essentiellement basée sur l’élevage de caprinés. L’accent mis davantage sur cet élevage, qui supplanta celui des bovinés au cours du Pastoral final, doit probablement être interprété comme une réponse à l’aridité croissante (Gautier 1987a : 299, 304 ; 1987b : 173 ; Barich 1990 : 6, 2002 : 213 ; Di Lernia 2002 : 240), ce qu’illustre bien le topos de l’homme accompagné de son mouton, récurrent sur les images en style d’Iheren-Tahilahi/Wa-n-Amil, usuellement placées après "l’Aride post-Néolithique", donc après 4000 bp, à une époque où le climat saharien se rapprochait déjà fort de l’actuel (Muzzolini 1995 : 199).