Archéologie biblique: "il était une foi"'

Emmanuel Anati est responsable d'un site web résumant "vingt années de recherches en archéologie biblique à Har Karkom". Il y affirme avoir découvert que le mont Sinaï de la Bible se trouverait en réalité dans le désert du Neguev…

Emmanuel Anati est responsable d'un site web résumant "vingt années de recherches en archéologie biblique à Har Karkom" (Har Karkom, 20 years of biblical archaeology by Emmanuel Anati). Il y affirme avoir découvert que le mont Sinaï de la Bible se trouverait en réalité dans le désert du Neguev.

L'argument se base en partie sur la découverte, dans un tumulus non daté comme on en connaît des dizaines de milliers dans les déserts, d'une pierre blanche en forme de demi-cercle (visible au centre sur la photo ci-contre). Pour le fouilleur, qui cite la Genèse (31.43-54) à l'occasion de cette trouvaille, ce tumulus serait donc dédié à la lune, et plus précisément à un dieu lunaire, qui ne saurait être que le dieu Sin. Il en résulte que la montagne où se trouve le site est un "mont de Sin", c'est-à-dire le Sinaï, CQFD. Aussi, lorque, sur la même montagne, il trouve un caillou portant les gravures de deux scorpions, d'un lézard et de six serpents, il s'empresse de rapprocher ces gravures d'un passage du Deutéronome (8.14-15), qui mentionne "le pays des serpents brûlants, des scorpions et de la soif".
Sur un autre bloc (photo ci-contre), trouvé sur le site 32 de Har Karkom, le même auteur reconnaît un "bâton" muni de "cornes qui indiquent l'énergie ou le pouvoir", ainsi qu'un "idéogramme" (en forme de "U", à sa gauche) qui signifierait "la transformation ou le changement", alors que les points qui l'accompagnent connoteraient l'action de "faire". Comme un "serpent" se trouve à droite de cet ensemble, toute cette gravure -- nous révèle Anati -- "commémore probablement l'histoire d'un bâton de pouvoir qui se transforma en serpent". Emmanuel Anati est probablement la seule personne au monde à prétendre pouvoir lire tout de go, "à pierre ouverte", des gravures rupestres remontant à l'Âge du Bronze, et cela forcerait l'admiration, si seulement cela résultait d'autre chose que d'intuitions discutables. Quiconque tenterait le même exercice sur des sites rupestres ordinaires se discréditerait auprès des archéologues mais, s'agissant des rapports entre Bible et archéologie, il semble que le sens critique de certains soit suspendu. Emmanuel Anati n'a-t-il pas été jusqu'à reconnaître les "Tables de la Loi" dans une des gravures schématiques de Har Karkom?
Pour voir le reste de ses interprétations et lectures, consulter le site www.harkarkom.com, où l'on verra de magnifiques exemples de "pierres figures" parfaitement naturelles, mais qui pour Anati seraient des représentations animales ou humaines.

JLLQ