Bêtise à l'extrême droite (désolé pour le pléonasme)

Complètement débile, d’autant plus que Benoist s’appuie sur des données complètement obsolètes. La génétique et l’archéologie ont prouvé que l’adaptation à la consommation du lait résulte d’une convergence évolutive par suite d’un processus évolutif qui s’est développé en Eurasie et Afrique durant les sept derniers millénaires, sous la pression de deux traits culturels communs: la domestication des bovins, et la consommation de lait chez les adultes. La traite est l’une des facettes de l’exploitation secondaire du bétail, apparue après que les pasteurs eurent compris qu’une plus grande quantité de protéine pouvait être obtenue de leurs bêtes en les trayant plutôt qu’en les égorgeant. Parmi les premiers documents sûrs attestant la traite, on peut citer les restes de laitage de la tombe du pharaon Aha (~3100 AEC), et les scènes de traite figurées sur certains sceaux des premières dynasties de Sumer. Dans le Sahara libyen, la preuve de la traite a été apportée pour le cinquième millénaire AEC.
L’impossibilité de digérer le lactose est le lot normal des humains adultes, et elle est commandée génétiquement (c’est un trait récessif). La tolérance à l’absorption de lait ne peut s’obtenir qu’après une très longue période de temps. Ce n’est qu’avec l’apparition de la traite que les personnes bénéficiant d’une tolérance «aberrante» au lactose en tirèrent un avantage sélectif, et cela ne put survenir que dans un contexte de stress nutritionnel durant lequel les produits laitiers constituaient un élément très important de la diète. Une intensité sélective de 1% , c’est-à-dire une augmentation du nombre des personnes prédisposées à tolérer le lactose de 1% par génération, est une intensité considérée par les généticiens comme ordinaire, mais elle doit se maintenir plusieurs millénaires pour que l’ensemble d’une population devienne consommatrice de lait. Ce processus s’est effectué en Mésopotamie, mais aussi au Sahara et dans l’Afrique de l’Est et australe.
Trois allèles (C-14010, G-13907, G-13915) sont associés à la persistance de la lactase en Afrique. Le premier est d’origine est-africaine, le second d’origine nord-est africaine, et le troisième d’origine moyen-orientale. Le C-14010 prédomine chez les populations d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe, ce qui indique une diffusion cers le sud.


Sources:
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2672153/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4495257/
https://www.cell.com/ajhg/fulltext/S0002-9297(14)00067-6

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