Inuit, eskimo et chocolats glacés




Sur la page FaceBook de la marque, ses responsables écrivent ceci:

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C'est-à-dire:

L ' Eskimo de Hansens devient l'O ' Payo de Hansen.
Après une réflexion approfondie, nous avons décidé de donner à notre «Eskimo» un nouveau nom plus approprié. Nous, dans la famille des glaces de Hansen, travaillons sur la crème glacée depuis près de 100 ans, et une glace au chocolat à bâtonnet a toujours été connue sous le nom d'«Eskimo». Cependant, il y a maintenant une information accrue et un débat social sur le traitement désobligeant et les inégalités vis-à-vis des minorités et des peuples autochtones. Notre première impulsion était l'«Eskimo» ne devrait pas changer de nom parce qu'il a toujours été appelé ainsi, mais après étude et discussion, il est devenu clair pour nous que, pour les peuples, nom d'«Eskimo» rappelle un passé de dégradation et de traitement injuste — chose à laquelle nous n'avions pas pensé auparavant.
Répondant à des remarques formulées sur cette page, la firme répond qu'elle a pris cette décision «à un moment où se multiplient les débats publics sur les traitements dérogatoires et les inégalités à l'égard des minorités et des peuples autochtones.» Le changement de nom a donc été décidé après avoir reçu beaucoup de demandes de la part de «personnes de l'Arctique qui se sentent concernées»:

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En voyant celà, je m'étais dit que, de la même façon que pour la marque Banania, cette firme voulait rompre avec l'imagerie dont témoignent ses anciennes affiches publicitaires:

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Mais ce sont d'autres arguments qui prévalent.
En effet, dans le fil de la même page FaceBook, la firme expose que leur décision fait écho à l'opinion officielle groenlandaise, qui refuse le mot «eskimo» par ce qu'il fait référence à un «passé de dégradation et d'inégalité» et parce que «c'est un mot qui n'apparaît pas dans leur propre langue.»

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L'argumentaire linguistique est confirmé par Aaja Chemnitz Larsen, l'une des deux députées représentant le Groenland au parlement danois, qui s'est réjouie de cette décision en rappelant que le terme «Eskimo» signifie «mangeur de viande crue». Elle a précisé: «Eskimo a un sens péjoratif pour beaucoup de Groenlandais. Donc je trouve qu'il est tout naturel d'avoir cette marque de respect à notre égard.» Les journalistes qui rapportent ces propos ajoutent que l'étymologie du mot Eskimo «est l'objet de débats entre linguistes.»

Selon Aaja Chemnitz Larsen, «Davantage d'entreprises devraient suivre l'exemple des glaces Hanses et cesser d'utiliser le mot Eskimo.» En effet, selon elle, ce mot est dérogatoire, car il signifie «carnivore»:
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Certes, on entend souvent dire que le mot Esquimau / Eskimo serait une appellation dépréciative signifiant «mangeurs de viande crue», raison pour laquelle il serait préférable d'utiliser «Inuit», pluriel de Inuk «humain». Ce terme a effectivement été adopté en 1977 par la conférence circumpolaire de Barrow (Alaska) comme dénomination générique pour les populations autochtones de l’Alaska, du Canada (Nunavut, Québec, Territoire du Nord, Labrador) et du Grœnland. «Inuit» recouvre donc officiellement l’ensemble des autonymes que se donnent toujours les Aklavik, Akulivik, Arviat, Aupaluk, Igloolik, Ikpiarjuk, Inugsuit, Inuinnait, Inukjuak, Inuvialuit, Iñupiat, Inuvik, Iqaluit, Ivujivik, Kalaallit, Kangirsuk, Kangiqsualujjuaq, Kangiqsujuaq, Kangiqtiniq, Kangiqtugaapik, Kimmirut, Kingait, Kugluktuk, Kuujjuarapik, Kuujjuaq, Mittimatalik, Netsilik, Pangnirtung, Paulatuk, Puvirnituq, Qikiqtarjuaq, Quaqtaq, Salluit, Sanikiluaq, Sugpiaq, Taloyoak, Tasiujaq, Tuktoyaktuk, Tunumiit, Umingmaktok et Umiujaq.
L’affaire semble donc réglée. Sauf que les Yupik de l’Alaska et de la Sibérie préfèrent garder leur propre autonyme, qui signifie aussi «
Humains», mais ne ressemble en rien à Inuit, tandis que certains de ceux du Labrador préfèrent le nom Labradormiut. En 1875, John Simpson rapportait que ceux de Point Barrow se donnent à eux-même le nom de En′-yu-in, «peuple», pluriel de ē-nyuk, désignant une personne, en préfixant si nécessaire le nom de sa nu-na ou «nation», comme dans Nu-wu′k En′-yu-in «peuple de Point Barrow [Nu-wu′k]».
Il reste que les Esquimaux / Eskimo préfèrent qu’on ne les appelle pas de ce nom qui signifierait «
mangeur de viande crue», même s’il n’y a rien d’infamant à s’alimenter de la sorte, comme en conviendront sans doute les amateurs des steak tartare et, en Éthiopie, les dégustateurs de ketfo (viande de bœuf hachée pimentée, servie crue). Au dix-neuvième siècle, il y avait dans le Tamaulipas, au nord-est du Mexique, un groupe amérindien parlant le comecrudo, c’est-à-dire le «mangeur de [nourriture] crue». On ne saura jamais ce qu’ils pensaient de ce nom d’origine espagnole, puisqu’ils ont disparu, non sans que le botaniste français Jean-Louis Berlandier puisse recueillir in extremis, en 1829, un maigre vocabulaire de 148 mots, ultérieurement complété de quelques vocables supplémentaires notés en 1861 par un voyageur allemand, Adolf Uhde, et en 1886 par un linguiste suisse, Albert Samuel Gatschet. Berlandier appelait ces gens les Mulato et Uhde les dénommait Carrizo, mais leur autonyme reste inconnu. En ce qui concerne les Esquimaux / Eskimo, on sait par contre que, selon Michèle Therrien, «de nombreux autochtones ont émis le souhait que soit à jamais abandonnée cette appellation étrangère jugée péjorative».
Pour en revenir à ce terme d’«
Esquimau», il est donc souvent répété qu’il s’agirait à l’origine d’un mot signifiant «mangeurs de viande crue». C’est par exemple ce qu’on pouvait lire en 2018 sur l’un des cartels du Musée de l’Homme à Paris, et c’est aussi ce qu’écrivait le jésuite Pierre-François-Xavier de Charlevois en 1744 :

Charlevoix
(Charlevoix Pierre-François-Xavier de 1744. Histoire et description générale de la Nouvelle France. T. 3, avec le Journal historique d’un voyage fait par ordre du roi dans l’Amérique septentrionaleParis: Pierre-François Giffart, p. 179).

Ce texte montre bien à quel point, pour ce professeur d’histoire au Collège des Jésuites de Québec, le fait de manger de la chair crue était associé à la pire et à la plus menaçante des sauvageries. Ignorer la cuisson, c’est n’avoir aucune culture.
En 1876, le père Émile Petitot répéta cette étymologie, mais il en ajouta une nouvelle:
Petitot
(Petitot Émile Fortuné Stanislas Joseph 1876. Vocabulaire français-esquimau: dialecte des Tchiglit des bouches du Mackenzie et de l’Anderson, précédé d’une monographie de cette tribu et de notes grammaticalesParis: Ernest Leroux (Bibliothèque de linguistique et d’ethnographie américaines), p. ix).

On admettra que cette dernière qualification, «qui fait des choses en cachette», «qui trompe», est encore moins flatteuse que l’accusation d’être carnivore! Émile Petitot pensait renforcer son étymologie par comparaison en ajoutant que «Les Russes appellent également les Samoïèdes mangeurs de chair crue»… mais, comme il s’agit là d’une explication erronée.
En effet, l
esdits Samoyèdes, qui regroupent les Nenets, Ents, Nganasan, Mator, Kangmadzhy et Sel’kup vivant en zone arctique et dans la taïga de Sibérie occidentale, s’autodésignent volontiers Sāmit ou Nenets «Les Gens», «Les Humains». L’origine du nom Samoyède fait difficulté. Il semble venir de saam-edne «pays des Same», mais une interprétation populaire voit dans ce nom (en russe: самоед) un composé de сам «soi-même» et ед «manger», donc «[peuple] qui se mange lui-même», selon une fausse étymologie permettant d’assimiler ces gens à des anthropophages, d’où le rejet par eux de ce nom. Les chroniques et la littérature russes évoquent généralement les minorités non-russes (Samoyèdes compris) comme inorodtsy (инородцы) «autres» — littéralement: «allogènes», de inoy (инóй) «autre», et rod (род): «clan, famille, tribu, race, espèce» —, et voient plus particulièrement les Samoyèdes comme des monstres buveurs de sang humain.
Golovnev & Osherenko
(Golovnev Andrei V., & Gail Osherenko 1999. Siberian Survival: The Nenets and Their StoryUthaca / London: Cornell University Press, p. 2)

Des étymologies populaires comparables se trouvent chez les Amérindiens Montagnais, qui appellent les Inuit
Ka·čiku·šu et Ka·če·kwe·šu, termes résistant à toute analyse mais qu’ils expliquent comme «mangeur de viande crue». La même chose se retrouve chez les Ojibwa, qui les appellent E·škipot, supposé vouloir dire «un qui mange cru» ou Aškipo·k, qui signifierait «mangeurs de cru».
(Voir à ce sujet Ives Goddard, 1984, «Synonymy», In: David Damas, Handbook of North American Indians. Vol. V. Arctic 5, Washington (DC): Smithsonian Institution, p. 6).

D’autres explications ont été proposées, dont certaines franchement risibles, comme celle qu’osa publier l’explorateur John Richardson avec le plus grand sérieux. Pour lui, «Cette appellation est probablement d’origine canadienne, et le mot Eskimo, qui s’écrit en français Esquimaux, était probablement à l’origine Ceux qui miaux (miaulent)» à cause des cris poussé par ce peuple lorsqu’il venait entourer les navires.
Richardson
(Richardson John 1851. Arctic Searching Expedition: A Journal of a Boat-Voyage through Ruypert’s Land and the Arctic SeaLondon: Longman, Brown, Green & Longmans, p. 340)


Les choses se sont compliquées en 1950, date de parution d’un article de William Thalbitzer, qui donnait une explication radicalement différente:
«L’étymologie usuellement donnée pour le mot Eskimo [en français Esquimau(x)] et selon laquelle il dériverait de aske ‟viande crue” et moho ‟manger” dans une langue algonkine, est probablement fausse. La forme originelle du nom, telle qu’on la trouve dans les relations des Jésuites, était Ex comminquois ou Excomminqui[…] Le nom Excomminqui fut d’abord utilisé par les Jésuites français qui, en 1605, commencèrent un travail de mission, en particulier chez les Indiens Algonkin, leurs alliés amicaux. Ces Indiens rencontraient souvent les tribus côtières du Labrador, des sauvages chasseurs de phoques qui, pendant longtemps, restèrent hostiles aux Jésuites et à leurs amis indiens. Les missionnaires inventèrent le nom Excomminquois (prononcé Excomminqué) pour désigner leurs voisins du nord-est, et ce nom fut ensuite altéré progressivement en Escoumains et EsquimauxLe sens originel de ce nom est probablement lié au fait que les païens hostiles avaient interdiction d’entrer dans l’église et de recevoir les sacrements: [cf. le] latin excomunicatiL’étymologie de Eskimo n’est donc pas ‟mangeurs de viande crue”, mais ‟les excomuniés”».
Thalbitzer
(Thalbitzer William 1950. «A Note on the Derivation of the Word Eskimo” (Inuit).» American Anthropologist 52(4): 564)


William Thalbitzer se référait aux relations de Pierre Biard, Père supérieur de la Compagnie de Jésus au Canada de 1611 à 1613, auteur en particulier de ce paragraphe publié en français à la date de 1611:

«Quelques peuples ont maintenant une implacable guerre contre nous, comme les Excomminquois, qui habitent au costé boreal du grand golfe S. Laurens, et nous font de grands maux […] Car ces sauvages sont furieux et s’abandonnent desesperément à la mort pourveu qu’ils ayent espereance de tuer ou mesfaire».
(Biard Pierre 1858. «Relation de la Nouvelle France, de ses terres, naturel du pays, de ses habitans, et voyage des Pères Jesuites aux dictes contrées, et de ce qu’ils y ont faict jusques à leur prinse par les Anglois.» Relations des Jésuites, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable dans les missions des Pères de la Compagnie de Jésus dans la Nouvelle-France. Volume I? embrassant les années 1611, 1625 et l apériode de 1632 à 1641, Québec: Augustin Coté, p.7)

Le linguiste Émile Benveniste mentionne un passage latin du même auteur, qui est encore plus parlant:
«Oram sinus fluminisque tenent Aquilo nem versus Excomminqui, sive, ut vulgus indigetat, Excommunicati. Fera gens est, et ut dicitur Anthropophaga»
C'est à dire:
«
Les rivages du golfe [du St-Laurent] et des rivières sont occupés vers le Nord par les Excomminqui ou, comme on les appelle communément, les Excommuniés. C’est une tribu sauvage, qu’on dit anthropophage».
(Thwaites Reuben Gold 1898. The Jesuit Relations and Allied Documents, Travels and Explorations of the Jesuit Missionaries in New France 1610—1791. The original French, Latin, and Italian texts, with English translation and notes; illustrated by portraits, maps, and facsimile. Vol. II. AcadiaCleveland: The Burrows Brothers, p. 66)

Comme cette attestation est bien plus ancienne que celles auxquelles se réfèrent les autres explications mentionnées plus haut, elle pourrait leur sembler à priori préférable. Sauf qu’il est difficile de croire que les jésuites auraient utilisé, au début du dix-septième siècle, des mots comme Excomminqui ou Excomminquois, termes qui, avec les variantes
escomminquié, escomengié et escomenchié, avaient été remplacés par «excommunié» depuis plusieurs siècles! Excomminquois ressemble plutôt à un archaïsme construit pour s’intégrer à la série des appellations françaises du type Iroquois et Souriquois (désignant les Micmac). Sans compter qu’on comprend mal que ces mêmes jésuites auraient considéré comme «excommunié» un peuple qu’ils n’avaient pas encore converti! Et, ajoutait Émile Benveniste, il est d’autant moins possible qu’un terme de ce type aurait pu évoluer progressivement vers l’appellation «Esquimau», qu’il existe de cette dernière une attestation encore plus ancienne, repérée par lui dans un manuscrit du géographe anglais Richard Hakluyt remontant à 1585, et qui mentionne déjà les «Esquimawes».

Benveniste
(Benveniste Émile 1953. «The ‘Eskimo’ Name.» International Journal of American Linguistics 19(3): 244)


Benveniste terminait son article de 1953 en affirmant que l'étymologie de cet ethnonyme était clairement amérindienne, et il passait sagement le relais aux spécialistes des langues algonkines.
Une trentaine d'années plus tard, Ives Goddard, linguiste justement spécialiste des langues algonkines, a repris l’ensemble du dossier, de l’étude duquel il conclut que le mot Eskimo vient clairement du Montagnais. Dans cette langue,
a·yaskyime·w, tout comme l’ojibwa aškime·, remonte à un original signifiant «tresseur de raquettes», probablement passé en espagnol et en français par l’intermédiaire de pêcheurs basques hispanophones qui faisaient du commerce avec lesdits Montagnais. L’espagnol Esquimaos, attesté en 1625, serait une adaptation de l’ancien montagnais a·yaskyime·w sous l’influence de l’initiale esc- / esqu- fréquente en espagnol. En anglais, les formes attestée au milieu du dix-huitième siècle chez les Cri (Cree) sous les graphies Ehuskemay, Iskemay, Uskemau’s, Uskemaw’s, Uskimay, Eusquemays et Usquemows, puis Husquemaw au dix-neuvième siècle, furent abrégées en Huskey, Huskie, Hoskies désignant les habitants du Labrador et du Newfoundland… et pour finir, husky en est arrivé à désigner une espèce particulière de chien de traîneau.
(Voir Ives Goddard 1984. «Synonymy.» In: David Damas, Handbook of North American Indians. Vol. V. Arctic 5, Washington (DC): Smithsonian Institution, p. 5-7).

Désormais, la polémique est close, et c'est l'étymologie d'Ives Goddard qui prévaut. Il est donc certain que le sens premier du terme Esquimaux / Eskimo n'a jamais été «mangeur de viande crue», et il n'existe plus actuellement, à ce sujet, aucun «débat entre linguistes».
Maintenant, que signifie exactement le générique Inuit (ᐃᓄᐃᑦ dans le syllabaire inuktitut appelé qaniujaaqpait)? C’est le pluriel de inuk (ᐃᓄᒃ), qui désigne un être humain (homme ou femme). On dit inuuk (ᐃᓅᒃ) pour deux êtres humains, et inuit (ᐃᓄᐃᑦ) pour trois ou plus. Des ethnonymes comme Iñupiat et Inuvialuit, qui en sont dérivés, sont des appellations valorisantes, qu’on peut traduire par «les vrais humains». Or inuk s’oppose à tout ce qui n’est pas soi, tout ce qui ne parle pas une langue intelligible par les Inuit — qu’il s’agisse d’animaux ou d’humains. Cet terme s’oppose en particulier à allaq «étranger», nom donné aux Naskapi, tandis que d’autres groupes amérindiens sont appelés unaliit «hommes redoutables cherchant à tuer», ou iqqiliit «ceux qui sont couverts de poux». Toute personne étrangère est à priori regardée comme un possible ennemi, un akilliq, de aki– «opposé» et –lliq «le plus dans une direction». L’autre est donc «celui qui est le plus opposé à soi», bien qu’il puisse s’agir de quelqu’un de géographiquement très proche, comme un habitant d’un village voisin — que désigne aussi le mot akilliq.
(Sur ce voir notamment Therrien Michèle 1987. Le corps inuit. Paris: SELAF / PUB, p. 148)

Concluons.
Voici qu’un groupe de peuples, fâchés de ce que le monde entier les aurait désignés d’un mot considéré comme injurieux sur la foi d’une étymologie fautive, obtient officiellement d’être appelé autrement, et se choisit alors comme nouveau nom une appellation générique qui le désigne étymologiquement comme regroupant les seuls vrais humains d’un monde peuplé d’étrangers potentiellement hostiles. À la suite de quoi, une compagnie fabriquant des crèmes glacées décide de changer le nom de son produit-phare.
Pas de doute: on vit une époque formidable, mais le panekhthrisme est hélas loin de disparaître.
Et qu'est-ce donc que le panekhthrisme?

Ce terme est un néologisme forgé par l’islamologue Maxime Rodinson, à partir du grec pán (πάν) «tout» et echthrós (χθρς) «ennemi, homme du dehors étranger à toute relation sociale», pour désigner le fantasme selon lequel «Tout peuple, tout groupe social tend à voir dans les attaques dont il est l’objet — voire dans les résistances à ses propres attaques — les manifestations d’une haine gratuite du reste de l’humanité envers lui, d’une conjuration universelle du Mal contre le Bien qu’évidemment il représente». Ce terme désigne donc l’altérophobie radicale, la prénotion selon laquelle tout autre est forcément hostile.

(Voir Rodinson Maxime 1997. Peuple juif ou problème juif? Paris: La Découverte, p. 250)

NB: Ce texte reprend pour partie un argumentaire développé

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