Encore l'arche de Noé !
Une équipe
d'archéologues affirme avoir (encore !) découvert les
restes de l'arche de Noé à un peu plus de 4000 mètres
de hauteur, sur le mont Suleiman dans la chaîne
iranienne de
l'Elburz.
Une équipe
d'archéologues affirme avoir découvert
les restes de l'arche de
Noé à un
peu plus de 4000 mètres de hauteur, sur le mont
Suleiman dans la chaîne iranienne de l'Elburz. Ce
que ces membres du BASE ("Bible Archaeology Search and
Exploration Institut") ont
trouvé là-haut ressemble, selon eux, à du bois
pétrifié.
Le
responsable de l'expédition affirme (si l'on peut
dire): "We can't claim to have conclusively found the
ark, but it does look like the object that the
ancients talked about" ("Nous
ne pouvons pas prétendre avoir vraiment trouvé
l'arche, mais cela ressemble à l'objet dont les
anciens ont parlé"). La
plupart de ses prédécesseurs étaient persuadés que
l'arche devait se trouver en Turquie
(où certains pensent même l'avoir
eux aussi trouvée).
Les
géologues qui ont observé les photos prises par les
découvreurs n'y ont
vu quant à eux que des schistes ou des grès
silicifiés très fins, arrangés selon une structure
pliée fréquente en Iran mais que les gens du BASE,
n'étant aucunement géologues, n'ont pas su
reconnaître, et qu'ils ont prise pour un tas de
planches pétrifiées. Pourtant, on ne voit là
aucune trace de mortaise, ou de tenon, ou de
cheville, ni rien qui puisse faire penser à la
moindre trace des talents de charpentier de marine
de Noé. Et dans leur enthousiasme, les gens du
BASE n'ont visiblement pas pensé qu'avec toute
l'eau du monde, et même en imaginant que toutes
les glaces du globe soient fondues, jamais un
bateau n'aurait pu s'échouer à telle hauteur. Ce
qui est frappant, dans ce genre de "découverte"
essentiellement due aux pieux espoirs
("wishful
thinking") des
découvreurs, c'est la volonté de prouver un mythe
par des observations empruntées aux "sciences
dures". Ainsi, celles-ci, et particulièrement la
géologie, sont régulièrement sollicitées, tantôt
par des croyants qui pensent pouvoir prouver de la
sorte la véracité de leurs mythes (alors que le
mythe est toujours
"vrai"
--par définition-- dans la culture où il est
vécu), et tantôt par des incroyants qui ont beau
jeu de la nier. Ni les uns ni les autres ne
semblent s'aviser de ce que l'intérêt du mythe est
ailleurs.
(NB: les photos sont empruntées au site du
BASE)