Un trafiquant d'art rupestre condamné Un trafiquant d'art rupestre condamné
Un ressortissant italien coupable du délit douanier d'importation en contrebande de gravures rupestres et d'artefacts préhistoriques a été condamné à la confiscation des objets saisis ainsi qu'à une amende de 15.150 euros.
Le 12 juin
2006, le tribunal de grande instance de Perpignan a
déclaré un ressortissant italien coupable du délit
douanier d'importation en contrebande de marchandises
prohibées (objets culturels) et l'a condamné à la
confiscation des objets saisis ainsi qu'à une amende
de 15.150 euros. Ces objets consistaient
principalement en vestiges préhistoriques rapportés
du Maroc, mais de provenance exacte inconnue. Parmi
eux figuraient, outre de nombreuses haches polies,
meules et molettes, quatre gravures rupestres
détachées de leurs sites, et probablement destinées à
quelque riche collectionneur européen. L'un des blocs
porte la gravure d'une antilope oryx aux très longues
cornes, un autre est gravé d'un petit quadrupède
resssemblant à une gazelle, un troisième s'orne d'un
cavalier schématique et de signes géométriques, alors
que le dernier bloc montre un bovin finement tracé.
Le cavalier, sans doute porteur d'un bouclier rond,
constitue la plus récente de ces images rupestres
difficiles à dater, mais les autres, exécutées dans
un style évoquant fortement celui dit "de Tazina",
doivent probablement remonter au Néolithique. Les
autorités marocaines se sont manifestées afin de
demander le retour de ces pièces dans leur pays
d'origine. Espérons que, par ces temps de canicule,
cette amende, importante, rafraîchira les ardeurs de
certains des trafiquants.
Rappelons
que la législsation Marocaine sur les biens culturels
est constituée par le Dahir n° 1.80.341 du 17 safar
1401 (25 décembre 1980) portant promulgation de la
loi n° 22-80 relative à la conservation des monuments
historiques et des sites, des inscriptions, des
objets d'art et d'Antiquité ; et du décret du 22
octobre 1981 pris pour l'application de la loi n°
22-80. Cette loi 22-80 stipule en son titre VI
(articles 42 à 44) l'interdiction formelle de
détruire, de dénaturer ou d'exporter sans
autorisation : "tout objet d'art et d'Antiquité
mobilier qui présente pour le Maroc, un intérêt
historique, archéologique, anthropologique ou
intéressant les sciences du passé et les sciences
humaines en général". Une telle autorisation peut
néanmoins être délivrée à titre temporaire, mais
uniquement aux fins d'études ou d'exposition.